Freelance : la définition exacte
Le statut de freelance fait rêver de nombreux salariés. En effet, être indépendant offre une liberté à laquelle beaucoup de salariés aspirent. Cependant, malgré son attrait, les subtilités qui entourent le statut de freelance restent peu connues. En effet, le statut de freelance est bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord et englobe de nombreuses réalités.
Avant de se lancer dans la création d’une entreprise, il est nécessaire de connaître tous les responsabilités juridiques qui incombent à un entrepreneur. Si vous cherchez une définition exacte du terme freelance et qu’elle sont les règles qui entourent ce statut, cet article est fait pour vous. Dans cet article, nous allons vous donner une définition précise du terme freelance et des réalités auxquels il renvoie.
Freelance : quelle est la définition exacte ?
Le terme freelance est un anglicisme qui désigne un travailleur qui exerce son activité en indépendant. Le freelance n’est pas lié par un contrat de travail formel avec une entreprise. Il établit des relations commerciales avec ses clients sous la forme d’un contrat freelance. Ce contrat définit les termes de la collaboration entre le freelance et ses clients.
En tant qu’indépendant, le freelance détermine ses services auprès des clients, la nature et le type de prestation. Par conséquent, le freelance est totalement libre de fixer ses propres tarifs. Comme il émet ses propres factures, le travailleur indépendant (ou freelance) doit être enregistré comme une entreprise.
Quelles sont les caractéristiques des freelances ?
Le freelance se distingue par l’absence de lien de subordination formel. Les freelances ne sont pas soumis à une hiérarchie stricte, ce qui leur offre la liberté de prendre des décisions autonomes quant aux projets et clients choisis.
De plus, les freelances peuvent travailler sur une multitude de projets et avec différents clients. Cette variété renforce leur expérience, élargit leurs compétences, et les rend résilients aux fluctuations du marché.
Le terme freelance ne désigne pas un statut juridique à proprement parler. En effet, comme nous le verrons par la suite, le terme freelance renvoie à plusieurs statuts juridiques qui ont pour point commun le travail en indépendant.
Freelance : quel statut juridique ?
Si vous souhaitez vous lancer en freelance, vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques. Le choix de votre statut juridique, en tant que travailleur freelance, n’est pas à prendre à la légère. En effet, cela va dépendre du chiffre d’affaires que vous souhaitez, de votre patrimoine et de votre envie de collaborer avec d’autres entrepreneurs. Il existe quatre statuts juridiques pour les freelances :
- Auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) : c’est le régime juridique le plus plébiscité par les freelances (76 %). Le statut de micro-entrepreneur a été créé en 2009 pour permettre de lancer facilement son auto-entreprise. Avec ces obligations comptables allégées et les faibles charges sociales, c’est le statut juridique le plus facile d’accès. Toutefois, le régime d’auto-entrepreneur est soumis à une limite de plafond de chiffre d’affaires (188 700 euros pour les activités de vente, 77 700 euros pour les prestations de services). Si vous dépassez ces plafonds, vous passez automatiquement en entreprise individuelle.
- Entreprise individuelle : comme le régime d’auto-entrepreneur, l’entreprise individuelle n’est pas soumis à de lourdes formalités de création. La principale différence avec le statut d’auto-entrepreneur c’est que l’entreprise individuelle n’impose pas de limites de plafond. Toutefois, le statut d’entreprise individuelle est moins protecteur que des statuts juridiques comme l’EURL ou la SASU.
- Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : l’EURL est une société à responsabilité limité (SARL) unipersonnelle. Contrairement à une EI ou au régime de micro-entrepreneur, la responsabilité du freelance est limitée au montant de son apport au capital social.
- Société à actions simplifiée unipersonnelle (SASU) : La SASU est une société à action simplifié (SAS) qui ne compte qu’un seul associé. Tout comme l’EURL, le patrimoine personnel du freelance est séparé du patrimoine de son entreprise. Le statut de SASU est plus protecteur que celui de l’EURL. Cependant, les charges sociales et les obligations comptables sont plus élevées.
- Le portage salarial : Il s’agit d’un statut hybride à mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat. Lorsque vous signez un contrat de travail avec une société de portage salarial, vous conservez votre indépendance tout en bénéficiant des avantages du salariat (chômage, couverture sociale….). Le statut de salarié porté est plébiscité par les freelances qui veulent éviter les contraintes liées à l’indépendance (comptabilité, faible couverture sociale….).
Freelance : quels sont les avantages et les inconvénients ?
Si être freelance fait rêver beaucoup de salariés, il est essentiel de prendre en compte les avantages et les inconvénients de ce statut. En effet, avant de se lancer en indépendant, il faut peser les pours et les contres et savoir si son activité est viable sur le long terme.
Quels sont les avantages à être freelance ?
Etre freelance offre de nombreux avantages à ce qui aspirent à ce statut. En effet, vous avez :
- L’autonomie : en tant que freelance, vous êtes entièrement autonome. Ce que veux dire que vous fixez vos tarifs, vous choisissez l’endroit d’où vous travaillez et le type de missions que vous souhaitez.
- Négociez vos tarifs : en tant que freelance, vous négociez vous même vos tarifs à la journée appelé TJM. De plus, plus vous gagnez en expertise, plus vous pouvez augmenter vos tarifs.
- Epanouissement personnel : en règle général, les salariés se tournent vers le freelance pour pouvoir vivre de ma passion.
Toutefois, s’il y a de multiple avantages à être freelance, il ne faut pas négliger les inconvénients :
Quels sont les inconvénients à être freelance ?
- La liberté : être autonome n’est pas fait pour tout le monde. En effet, en étant indépendant vous devez établir vos factures, gérer votre emploi du temps et trouver des clients. Si vous éprouvez des difficultés à être trop autonome, il vaut mieux réfléchir avant de vous lancer.
- La difficulté a trouvé des clients : lorsqu’on débute en freelance, il est parfois difficile de trouver des clients. En effet, savoir prospecter et posséder un portefeuille clients conséquent peut prendre du temps. Cette difficulté peut générer du stress chez de nombreux freelances.
- Des revenus qui fluctuent : en freelance, les revenus ne sont pas fixes. En effet, vous pouvez avoir des périodes avec de gros revenus et des périodes avec des revenus plus modestes. A cause de cette fluctuation des revenus, les banques sont réticentes à accorder un prêt immobilier aux indépendants.
A quelle protection sociale à droit le freelance ?
Depuis le 1er janvier 2020, une modification a été apportée au statut des freelances. En effet, les freelances sont désormais affiliés au régime général de la sécurité sociale. Le montant des cotisations sociales des indépendants est calculé sur la base des revenus professionnels de l’année précédente.
Précédemment, les travailleurs indépendants étaient rattachés au régime de la sécurité sociale des indépendants (RSI), un régime qui offrait une protection moindre. Cette évolution a des implications positives, notamment la possibilité pour les freelances de bénéficier d’indemnités de la sécurité sociale en cas de congé maternité ou maladie. De plus, l’accès au compte professionnel de formation est désormais ouvert aux freelances après deux années d’exercice, ce qui leur offre des opportunités accrues de développement professionnel et de perfectionnement dans leur domaine d’activité.
Peut-on cumuler freelance et d’autres statuts ?
Peut-on cumuler freelance et emploi salarié ?
Si vous souhaitez vous lancer en freelance et conserver votre emploi salarié, c’est tout à fait possible. En plus de vous fournir un complément de revenu, le cumul emploi salarié et freelance va vous permettre de tester votre activité avant de vous lancer. Toutefois, cette disposition est soumise à certaines conditions :
- Absence d’une clause d’exclusivité : avant de vous lancer en freelance, vous devez vérifier qu’il n’existe pas de clause d’exclusivité dans votre contrat de travail
- Obligation de non-concurrence : si vous souhaitez pratiquer une activité en freelance en plus de votre emploi, vous devez respecter une clause de non-concurrence. Cette clause indique que vous ne pouvez pas fournir les mêmes prestations ou les mêmes services auprès d’une entreprise concurrente.
- Etre affilié à la sécurité sociale des indépendants (SSI) et à la sécurité sociale des salariés : lorsque vous cumulez ces deux statuts, il est obligatoire que soyez affiliez à leur organisme de sécurité sociale respectif.
Si vous vous trouvez dans cette situation et vous ne savez pas quel statut juridique choisir, optez pour celui d’auto-entrepreneur. Ce statut est particulièrement adapté pour les personnes qui veulent cumuler un emploi salarié et une activité en freelance. En effet, contrairement aux autres statuts juridiques, il n’est pas compliqué de se créer un statut d’auto-entrepreneur. De plus, les charges sont moindres.
Peut-on cumuler freelance et chômage ?
Si vous avez décidé de quitter votre emploi pour vous consacrez pleinement à votre activité en freelance, sachez qu’il est tout à fait possible de bénéficier de l’ARE. En effet, si vous remplissez les conditions pour bénéficier de l’allocation chômage, vous pouvez cumuler les deux. Toutefois, comme pour le cumul d’un emploi salarié avec une activité de freelance, vous devez aussi certaines conditions :
- Pour les micro-entreprises : vous pouvez cumuler votre activité en freelance et vos revenus salariés tant qu’il ne dépasse pas les revenus. Lorsque vous touchez des revenus de votre activité freelance, le montant de votre allocation sera diminué de 70 %. Ainsi, si vous touchez une ARE de 1200 euros et que vous commencez à engranger des revenus avec votre activité en freelance, le montant de votre ARE sera de : 1200*70% : 840 euros.
- Pour les sociétés : si vous êtes en EURL ou en SASU, vous pouvez cumuler freelance et chômage tant que vous en vous versez pas de salaire.
Conclusion
Se lancer en tant que freelance, lorsqu’on est salarié, offre une perspective séduisante d’autonomie et de liberté professionnelle. Qu’importe le statut juridique que vous choisissez (portage salarial, micro-entrepreneur…..), vous avez la possibilité de vous épanouir personnellement en étant travailleur indépendant. Cependant, il faut comprendre la complexité et les subtilités qui entourent le travail indépendant. Le statut de freelance offre de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients.
En somme, le choix de devenir freelance nécessite une compréhension approfondie de la réalité juridique, financière, et professionnelle. C’est une aventure où l’autonomie et les opportunités coexistent avec des défis à relever pour le travailleur indépendant. Pour ceux qui envisagent de devenir freelance, sachez que le chemin vers le succès est long, mais à l’arrivée vous en retirez une satisfaction personnelle.