Quels sont les risques du portage salarial ?

Ces dernières années, le portage salarial s’est affirmé comme une option sérieuse face au salariat traditionnel et à l’indépendance. Longtemps méconnu, il a su gagner en légitimité, notamment auprès des cadres supérieurs. Un rapport de l’IFOP révèle que 71 % d’entre eux ont une image positive de ce statut, tandis que 36 % envisagent de l’adopter dans les cinq prochaines années. Un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes.
L’attrait du portage salarial réside dans sa capacité à allier le meilleur des deux mondes : l’autonomie du freelance et la stabilité du salariat. Cependant, bien qu’il se positionne comme une alternative au travail indépendant, ce modèle n’est pas dénué de risques, qu’il convient de connaître avant de se lancer.
Pour en savoir plus sur ce statut, consultez notre guide du portage salarial.

Quels sont les risques du portage salarial ?
Les frais cachés
Le portage salarial offre au salarié porté la possibilité de préserver son autonomie tout en profitant des avantages du salariat. Ainsi, tout en restant indépendant dans son activité, il bénéficie d’un cadre sécurisé : la société de portage prend en charge la gestion administrative et comptable, lui permettant de se consacrer pleinement à son métier.
En échange de ce service, elle prélève des frais de gestion. Ces frais représentent entre 5 % et 15 % du chiffre d’affaires du salarié, et sont clairement indiqués sur la fiche de paie.
Néanmoins, certaines sociétés de portage peuvent facturer des frais cachés, surcoût imposé au salarié à son insu. Pour éviter ce type de désagrément, il est essentiel de choisir une société transparente, qui garantit zéro frais cachés.
Le risque de tomber sur une société peut fiable
Le salarié porté repose entièrement sur la société de portage pour la gestion de ses contrats, de sa comptabilité et du versement de son salaire. Si cette dernière est mal organisée ou fait face à des difficultés financières, les conséquences peuvent être lourdes : retards de paiement, erreurs dans les déclarations sociales ou fiscales, voire, dans le pire des cas, une faillite.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, une faillite de la société de portage n’exonère pas forcément le salarié porté de tout impact. Bien que son statut de salarié le protège en théorie, des fonds issus de ses missions pourraient être bloqués ou perdus, compromettant sa trésorerie.
L’incertitude des missions
Si le portage salarial offre une sécurité sociale comparable à celle du salariat, il ne garantit pas pour autant un revenu stable. Le salarié porté doit lui-même prospecter ses clients et décrocher des missions, une tâche qui peut s’avérer ardue.
Sans un flux régulier de contrats, ses revenus risquent de fluctuer fortement, voire de s’interrompre, ce qui peut fragiliser sa situation financière. Cette instabilité, inhérente à l’indépendance, distingue le portage du salariat classique et exige une bonne capacité d’anticipation.

Comment anticiper les risques liés au portage salarial ?
Choisir une société de portage fiable
En France, on recense plus de 500 sociétés de portage salarial. Cependant, toutes ne se valent pas. Pour éviter les déconvenues, il est crucial de sélectionner une entreprise jouissant d’une solide réputation et d’une assise financière stable. Vérifiez son ancienneté, consultez les avis d’autres salariés portés et assurez-vous qu’elle adhère à un syndicat professionnel, comme le PEPS (Professionnels de l’Emploi en Portage Salarial), gage de sérieux et de respect des normes.
Une société fiable doit également proposer un contrat clair, détaillant les frais de gestion et garantissant l’absence de coûts dissimulés. Prenez le temps de comparer plusieurs options et de poser des questions précises sur la gestion des paiements et des cotisations sociales.
S’informer et lire attentivement le contrat
Avant de s’engager, une bonne connaissance des mécanismes du portage salarial est essentielle. Trop de salariés portés se lancent sans maîtriser les subtilités du modèle, ce qui les expose à des surprises désagréables.
Lisez attentivement le contrat proposé par la société de portage, en portant une attention particulière aux clauses sur les frais, les délais de paiement et les responsabilités en cas de litige avec un client. Si certains termes vous semblent flous, n’hésitez pas à demander des éclaircissements ou à consulter un expert, comme un conseiller juridique.
Assurer une prospection régulière de missions
L’un des principaux risques du portage salarial est l’absence de revenu garanti, contrairement au salariat classique. Pour pallier cette instabilité, il est indispensable de développer une stratégie de prospection efficace.
Constituez un réseau de clients potentiels avant même de commencer, diversifiez vos sources de missions (plateformes en ligne, contacts professionnels, recommandations) et anticipez les périodes creuses en planifiant vos contrats à l’avance. Une gestion rigoureuse de votre activité, avec des objectifs clairs et un suivi régulier, vous évitera de dépendre exclusivement de la chance ou du hasard pour maintenir vos revenus.
Prévoir une épargne de secours
Même avec une société fiable et une bonne prospection, des imprévus peuvent survenir : retard de paiement d’un client, interruption temporaire des missions ou difficultés imprévues avec la société de portage. Pour amortir ces aléas, constituez une réserve financière équivalant à trois à six mois de charges fixes.
Cette épargne vous offrira une marge de manœuvre en cas de coup dur, vous permettant de poursuivre votre activité sans pression immédiate.
Conclusion
Anticiper les risques du portage salarial demande une combinaison de prudence et de préparation.
Le portage salarial est un statut qui offre de nombreux avantages, mais son efficacité repose sur votre capacité à en gérer les rouages. Avec ces précautions, vous serez en mesure de profiter de ses avantages tout en limitant ses failles.